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L'Iraq ou Irak (Al `Irāq العراق), en forme longue la République d'Iraq (al Jumhūrīyah al `Irāqīyah الجمهورية العراقية), est un pays majoritairement musulman du Moyen-Orient, situé au Nord de la péninsule arabique, actuellement occupé par les États-Unis. Bagdad en est la capitale.

L'Iraq actuel couvre une grande partie de la Mésopotamie, un des berceaux de la civilisation. C'est également sur les berges de l'Euphrate, passant par Bagdad, que l'écriture est née, il y a 3 000 ans de cela.

Ce territoire fit longtemps partie de l'Empire ottoman. Il fut occupé par la Grande-Bretagne au début du XXe siècle, souvent avec difficultés.

Depuis le coup d'État de Saddam Hussein, chef du parti Baas en 1979, l'Iraq a connu trois guerres meurtrières, des répressions sanglantes dont celle des Kurdes et des chiites et près de 10 ans d'embargo. Son régime laïc a été aboli par l'invasion états-unienne de 2003. Cette invasion a provoqué une guerre civile qui combine résistance à l'occupant, terrorisme et lutte entre les parties sunnite, chiite, kurde de la population.

Depuis le 3 mai 2005, le pouvoir est détenu en partie par le gouvernement intérimaire dirigé par Ibrahim al-Jaafari. Après les élections de janvier 2005, le nouvel homme fort est l'ayatollah chiite iranien Ali al-Sistani.

L'Iraq détient les deuxièmes plus grandes réserves de pétrole, et il est membre de l'OPEP.

Langues officielles Arabe, kurde (dans la région du Kurdistan)
Capitale Bagdad
Président
Premier ministre
Jalal Talabani
Ibrahim al-Jaafari
Superficie
 - Totale
 - Eau (%)
Classé 57e
437 072 km²
Négligeable
Population
 - Totale (2002)
 - Densité
Classé 44e
24 001 816 hab.
53,38 hab./km²
Indépendance
 - Date

3 octobre 1932
Gentilé Iraquiens
Monnaie Dinar (IQD)
Fuseau horaire UTC +3
Hymne national Ardulfurataini Watan
Domaine internet .iq
Indicatif
téléphonique
+964

 

L'histoire de l'Irak commence avec la Mésopotamie , en particulier Babylone. La région sera ensuite conquise par les Hittites, puis par les Assyriens, et par les Mèdes.

Les vallées du Tigre et de l'Euphrate appartiennent ensuite à une succession d'empires qui lui sont étrangers : empire d'Alexandre le Grand, empires Sassannides, musulmans (Omeyyades, Abbassides), puis Empire Ottoman après le XIIIe siècle, et enfin empire colonial britannique.

Période coloniale

Dès le début du XXe siècle, la Grande-Bretagne s'intéresse aux vilayets de Bagdad, Mossoul et Bassorah pour deux raisons essentielles: le pétrole et la sécurité de la route des Indes. Lors de la Première Guerre mondiale, l'Empire Ottoman se range aux cotés de l'Allemagne et de l'Empire autrichien. En réaction, dès le 22 novembre 1914, les troupes Anglo-Indiennes du général Barret entre à Bassorah (Basra). Les britanniques favorisent en parallèle la révolte arabe en 1916 leur promettant l'indépendance à la fin de la guerre.

Le 16 novembre 1916, le Britannique Sir Mark Sykes et le Français François Georges-Picot signent en secret les accords Sykes-Picot par lesquels la France s'attribue la tutelle de la Syrie et du vilayet de Mossoul exepté Kirkouk et la Grande-Bretagne le reste de l'Irak.

Le 11 mars 1917, les troupes britanniques entrent dans Bagdad. A la fin de la guerre, l'Irak ne passe pas sous administration directe de la Grande-Bretagne en raison des pressions américaines et de l'hostilité des populations qui découvrent le poteau rose. Les britanniques passent par la Société des Nations pour obtenir le 25 avril 1920 un mandat pour administrer la zone (conférence de San Remo). Le 10 août, la Turquie, nouvellement créée sur les ruines de l'Empire Ottoman, signe le traité de Sèvres qui l'oblige à reconnaître la perte de ses possessions arabes. Un Kurdistan autonome est également créé entre l'Est de l'Anatolie et le vilayet de Mossoul. Suite à la révolte de Mustapha Kemal, le traité de Lausanne conduit au rattachement de l'Anatolie à la Turquie. En août 1921, les britanniques font monter Fayçal ibn Hussein, un fils de Sherif Hussein de La Mecque, sur le trône d'Irak sous le nom de Fayçal Ier. En 1925, le vilayet de Mossoul est rattaché à l'Irak mettant fin au Kurdistan. Une constitution monarchique héréditaire est adoptée la même année. Mais dès 1920, le premier soulevement anti-mandat est réprimé par des bombardements.

Le 15 octobre 1927 un énorme gisement de pétrole est découvert à Baba Gurgur près de Kirkouk. Les occidentaux fondent une compagnie, l'Iraq Petroleum Company (IPC) en remplacement de la Turkish Petroleum Company fondée en 1911 par les britanniques, laquelle, après des négociations avec le roi Fayçal Ier, obtient une concession sur pratiquement tout le territoire du pays. De ce fait, l'IPC devient quasiment le seul partenaire international du jeune état.

L'Irak indépendant

L'indépendance sous contrôle britannique

La Grande-Bretagne disposant ainsi d'un contrôle suffisant sur l'Irak, l'accord anglo-irakien du 30 juin 1930 remplace le haut-commissaire britannique par un ambassadeur. L'Irak devient alors officiellement indépendant même si la tutelle britannique est encore forte. Le nationalisme arabe commence dès cette époque à se développer en particulier dans l'armée et débouche sur une tentative de coup d'état en 1936.

Le 8 juillet 1937, la Turquie, l’Irak, l’Iran et l’Afghanistan signent le pacte de Saadabad. Il prévoit entre autres une coordination de la lutte contre la « subversion » kurde.

L'Irak pendant le Seconde Guerre mondiale

Le 3 avril 1941, le coup d'État anti-anglais de Rachid Ali el-Gaylani, met en place un régime républicain. Les soldats de Rachid Ali sont soutenus par la Syrie vichyste du général Dentz qui leur livre ses propres armements pour combattre les Anglais, et qui accorde à l'Allemagne (à la demande de l'amiral Darlan, et en application des accords de Paris non encore signés) une base permettant à la Luftwaffe de les soutenir.

Le 1er juin 1941 les Britanniques reprennent le contrôle de Bagdad et rendent la régence à Nouri Saïd - leur éminence grise. Il vont ensuite intervenir avec l'aide des forces françaises libres contre l'armée vichyste de Syrie-Liban qui venait d'aider leurs ennemis.

En 1948, l'Irak participe à la guerre en Palestine.

L'Irak dans l'après guerre

Dans le contexte de la guerre froide, Nouri Saïd signe le pacte de Bagdad en février 1955 et se trouve ainsi lié aux États-Unis. Dans le même temps, l'Égypte du colonel Nasser qui a renversé la monarchie en 1952 choisit de rejoindre la sphère de l'Union soviétique. Le nationalisme arabe continue de grandir dans l'armée irakienne.

Le 14 février 1958, en réaction à la création de la République arabe unie regroupant l'Égypte et la Syrie, l'Irak et la Jordanie se fédèrent en « Union arabe de Jordanie et d’Irak ».

L'Irak réellement indépendant

Le 14 juillet 1958, le général Abd al-Karim Kassem renverse le roi Fayçal II et le régent Abdulillah. La famille royale est assassinée dans le palais et le Premier ministre Nouri Saïd se suicide. Le nouvel État ne tarde pas à être bousculé par un conflit entre les partisans de Nasser (dont le général Kassem) et le parti Baas. Dès 1959, ce dernier tente un coup d'État dans lequel participe Saddam Hussein. L'Union arabe de Jordanie et d’Irak est dénoncée et l'Irak se rapproche de la République arabe unie. En mars 1959, l'Irak se retire du pacte de Bagdad.

En septembre 1961, Moustapha al Barzani lance une rébellion dans le nord de l’Irak menée par avec pour slogan « autonomie pour le Kurdistan, démocratie pour l’Irak ».

Le 9 février 1963, Abd al-Karim Kassem est assassiné lors d'un nouveau coup d'État. Le parti Baas prend le pouvoir. Le 18 novembre, Abdulasalam Arif prend le pouvoir en réprimant un nouveau soulèvement Baas. Saddam Hussein est emprisonné jusqu'à son évasion en 1966.

Le 29 juin 1966, un accord est passé avec le leader kurde Mustapha al Barzani et ouvre une perspective d'autonomie pour les Kurdes dans la future constitution.

Le 17 juillet 1968, les baasistes du général Ahmed Hassan al-Bakr encerclent le palais présidentiel et prennent le pouvoir le 30 juillet. Les Kurdes sont associés au pouvoir. Saddam Hussein est alors le numéro deux du régime et se charge d'organiser les milices baasistes qui vont réprimer les opposants nasseriens et communistes.

En mars 1970, Le parti Baas entérine la création d’une région kurde autonome et leur accorde certains droits. La langue kurde devient la seconde langue du pays, mais les Kurdes trouvent l'autonomie insuffisante.

En 1972, le traité soviéto-irakien établit des liens privilégiés avec l'URSS. L'Irak conserve des relations avec la France.

En 1974, Mustapha al Barzani relance la révolte kurde soutenu par l'Iran et les États-Unis malgré la promulgation de la loi d'autonomie pour le Kurdistan le 11 mars.

En 1975, suite à une médiation algérienne, l'Irak et l'Iran signent les accords d'Alger qui mettent fin au soutien iranien à la révolte kurde. Celle-ci est alors réprimée dans le sang

L'Irak de Saddam Hussein

Vice-président du Conseil de commandement de la Révolution depuis 1969, Saddam Hussein remplace Ahmed Hassan al-Bakr en 1979 à la tête de l'État lorsque celui-ci se retire pour raisons de santé.

La guerre Iran-Irak

Suite à la révolution islamique iranienne de 1979, l'Irak redoute une révolte des chiites du Sud du pays. Ces derniers ont toujours été dominés par la bourgeoisie sunnite même sous l'Empire Ottoman. 30 000 chiites sont déportés. Le 22 septembre 1980 la guerre est déclarée à l'Iran officiellement au sujet de la frontière du Chatt-el-Arab (delta du Tigre (fleuve) et de l'Euphrate). C'est la guerre Iran-Irak ou première guerre du Golfe. Cette guerre sans résultat s'achève en 1988.

En 1983, la dictature bombarde à l'arme chimique plusieurs villages kurdes du nord de l'Irak et renouvelle l'opération en 1988 sur la ville kurde de Halabjah. Près de 6000 personnes décèdent et 100 000 kurdes fuient vers la Turquie. L'arme chimique est également utilisée contre l'Iran sur la ville de Sardasht en 1987 et 1988. (Source : Le Monde, 10 juin 2005).

La Guerre du Koweït (1990-1991)

Malgré les ressources pétrolières, la guerre Iran-Irak a laissée l'économie irakienne en piètre état. A l'été 1990 l'Irak envahit le Koweit sans penser que les États-Unis réagiront. La réaction internationale provoque la seconde guerre du Golfe (voir article détaillé).

Le 28 février 1991, l'Irak accepte toutes les résolutions de l'ONU sans conditions". Dans la foulée, George Bush, président des États-Unis ordonne le cessez-le-feu sans chercher à poursuivre la guerre jusqu'à Bagdad. La version officielle explique cet arrêt brutal en indiquant que le renversement du régime irakien n'était pas l'objectif. Une autre thèse indique que comme l'Irak avait montré sa capacité à envoyer des missiles Scuds sur Israël et qu'il disposait alors d'armes chimiques, le régime irakien aurait réussi à dissuader les alliés d'aller plus loin.

Les accords de cessez-le-feu sont signés à Safwan le 3 mars 1991.

L'entre deux guerres du Golfe

Dès le 5 mars 1991, les Kurdes au Nord et les chiites au Sud se soulèvent contre le régime largement incités à le faire par les alliés. Saddam Hussein réprime violemment ces soulèvements et reprend le contrôle des zones kurdes avant la fin du mois mettant fin au « Kurdistan libre » proclamé 15 jours plus tôt. Le 5 avril, l'ONU exige la fin de la répression contre les Kurdes et demande à Bagdad de faciliter l’acheminement de l’aide humanitaire (résolution 688). Le 7 avril, les alliés organisent des parachutages de vivres pour aider les réfugiés kurdes fuyant la répression mais rejetés à la frontière turque (opération Provide comfort). L'Iran annonce également avoir recueilli près de 500.000 réfugiés irakiens mais déclare ne pas être en mesure d'en accueillir davantage. Le croissant rouge turc achemine également de l'aide en Irak.

Le 28 avril, le régime organise de somptueuses cérémonies pour fêter le 54e anniversaire de Saddam Hussein et célébrer l'« Irak nouveau ». Le 3 mai, l'Irak demande un délai de 5 ans pour payer les réparations de guerre exigées par l'ONU.

A partir du 5 mai, les alliés commencent à protéger les Kurdes et la communauté internationale impose une zone interdite au survol créant ainsi de fait un embryon d'État Kurde.

A partir du 28 septembre, Saddam Hussein accepte finalement que les experts mandatés par l'ONU inspecte les installations de l'Irak pour détruire les armements non conventionnels et l'artillerie lourde. Dès le mois d'octobre, les premiers armements lourds sont détruits. Les inspecteurs de l'ONU resteront en Irak jusqu'en 1998.

Le 9 octobre, un accord est conclu entre les dirigeants kurdes et le gouvernement irakien après d'âpres combats dans la région de Kifri. Pendant 12 ans, l'Irak subit un embargo aux conséquences catastrophiques (1,5 millions de morts selon certaines sources) malgré le programme de l'ONU « Pétrole contre nourriture ».

Le Kurdistan autonome

Le 19 mai 1992, des élections sont organisées dans la région autonome Kurde, mais la région reste coupée en deux : une zone Nord sous contrôle du PDK (Parti Démocratique du Kurdistan) et une zone Sud sous contrôle de l'UPK (Union patriotique du Kurdistan).

En avril 1993, des troupes iraniennes envahissent une partie de la région autonome et plusieurs milliers de paysanxs kurdes fuient devant l'artillerie. De même, les turcs envahissent la zone dite « de protection » en mars 1995 avec 35 000 hommes. Les ingérences turques se poursuivront plusieurs années.

Après de violentes confrontations avec l’UPK, le PDK demande en septembre 1996 l’aide des troupes irakiennes. L'UPK se trouve alors chassée d’Erbil, la capitale du Kurdistan d’Irak.

En septembre 1998, le PDK et l’UPK s'accordent sur la formation d’un gouvernement et d’un Parlement intérimaire au Kurdistan irakien (Accord de Washington).

Les États-Unis adoptent en octobre 1998 l’Iraq Liberation Act qui prévoit un soutien de 97 millions de dollars à l’opposition irakienne, dont les partis kurdes, en vue de renverser Saddam Hussein.

Le 8 septembre 2002 : le PDK et de l’UPK signent un accord de paix et rélancent le « Parlement unifié » alors que Washington se prépare à envahir l'Irak.

La « troisième guerre du Golfe »

Article détaillé : Guerre en Irak (2003-2005)

Le 11 septembre 2001, les États-Unis subissent une vague d'attentats terroristes (voir attentats du 11 septembre 2001). Une coalition internationale chasse alors en 2002 les talibans du pouvoir en Afghanistan. Le gouvernement américain tente fin 2002 de convaincre la communauté internationale qu'un lien existe entre les extrémistes islamistes d'Al Qaïda et le gouvernement irakien. Devant le doute, il présente des preuves - contestées - indiquant que l'Irak a reconstitué un potentiel d'armes de destruction massive. Devant le risque de veto de la France ou de la Russie au conseil de sécurité des nations-unies, une coalition réduite se forme pour envahir l'Irak et passe à l'action le 20 mars 2003. Cette troisième guerre du Golfe officiellement achevée le 1er mai.

L'après Saddam Hussein

L'occupation des alliés

Suite à la guerre, le pays est occupé par la coalition. Depuis lors, des actions de la guerilla ne cessent d'avoir lieu à Bagdad et dans "le triangle sunnite" formé par les provinces au Nord de la capitale .

En mars 2003, quelques jours avant les élections espagnoles, une série d'attentats (revendiquée par les extrémistes islamistes) a lieu à Madrid. Le gouvernement Aznar, alors en place, accusant immédiatement ETA avant de se rétracter se retrouva confronté à son soutien à la guerre en Irak qui ne recueillait pas l'approbation du peuple. La cause évoquée par les terroristes était la présence espagnole en Irak. Durant les élections qui suivirent, quelques semaines après, le gouvernement José Maria Aznar est défait au profit de José Luis Rodríguez Zapatero. Ce dernier décida le retrait des troupes espagnoles de la coalition.

Vers l'indépendance ?

Le 28 juin 2004, le pouvoir a été remis entre les mains d'un gouvernement intérimaire, dirigé par Iyad Allaoui.

Fin 2004, l'essentiel du pays est déclaré pacifié :

En 2005, les attentats se multiplient, certaines villes sont parfois reprises par la résistance irakienne (Faloudjah). Des journalistes et diplomates étrangers (y compris arabes) sont enlevés et executés par des membres déclarés du réseau Al-Qaïda, un membre du parlement est même assassiné. Une crise à lieu entre les États-Unis et l'Italie lorsqu'a la libération d'un otage italien, des militaires de l'armée US tirent sur la voiture de l'ex-otage et tuent l'agent secret italien ayant obtenu la libération.

Sources : http://fr.wikipedia.org/wiki/Histoire_de_l%27Iraq

http://www.gnu.org/copyleft/fdl.html